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vendredi 7 mai 2010

SAINT-AUGUSTIN, ARNAULD, Le Petit, 1665




Les confessions de S. Augustin Traduites en françois, par Monsieur Arnauld d'Andilly.
Nouvelle édition

[32], 600p., frontispice, bandeaux, cul-de-lampes, lettrines.

Paris: Pierre le Petit
1665

Plein veau brun d'époque, dos à cinq nerfs orné et teinté, pièce de titre en maroquin.
Dos relativement asséché mais en bonne condition, coiffe supérieure émoussée et absence de tranchefil supérieur. Quelques abrasions sans importance sur les plats, reliure robuste.
Ex-libris raturé sur le faux-titre précédant le frontispice. Légère mouillure sur une cinquantaine de pages dans la marge inférieure, sans conséquence sur le texte.

Ouvrage précédé d'un avis du traducteur Arnauld d'Andilly, il précise qu'il s'est aidé de neuf manuscrits (qu'il a fait consulté par des amis...) pour améliorer la traduction. Suit l'approbation des Docteurs datée du 2 janvier 1649 à paris et signée Bourgeois et Retart. Suit le privilège de vingt ans octroyée à d'Andilly, cédé à Pierre le Petit, daté du 19 mars 1649 à Saint en Laye, signé Pépin.
On notera la phrase qui conclut le privilège: « Achevé d'imprimer pour la première fois le Premier avril 1649 »
La table des matières est généralement reliée à la fin de l'ouvrage pour cette édition, elle précède ici le texte. Il est complet en ses treize livres.

Frontispice d'après Philippe de Champaigne (Bruxelles 1602 -Paris 1674), daté de 1642, et représentant Augustin recevant l'illumination dans son jardin.
Champaigne fut, avec Lebrun, un des grands peintres classiques du XVII qui, pour l'anecdote, refusa dans sa jeunesse d'intégrer l'atelier de Rubens à Anvers pour préférer l'entourage des maniéristes dont son protecteur Duschênes faisait partie. Proche du pouvoir royal et particulièrement de Marie de Médicis dont il est l'intendant des bâtiments du palais du Luxembourg, il est également le seul peintre à être autorisé à représenter Richelieu en habits de Cardinal, ce qu'il fit onze fois.
Il n'est pas anodin d'inclure une gravure de Champaigne dans un texte traduit par le très réputé Robert Arnauld d'Andilly (1558-1674), conseiller d'Etat, proche des Médicis également (tout comme son père, procureur général de Catherine). Champaigne était le peintre de cette influente famille, il a peint notre auteur mais aussi sa sœur la Mère Angélique qui réforma le Monastère de Port-Royal-Des-Champs, rétablissant les règles de Saint-Benoît qui impliquaient notamment la clôture du lieu. Cela occasionna un épisode resté célèbre, « la journée du Guichet » où angélique refusa l'entrée de sa famille au monastère, Robert Arnauld n'en décoléra pas et s'en prit vertement aux ordres religieux et aux Conciles réformateurs, il participa ainsi malgré lui à un des moments emblématiques de la Réforme Catholique.
Port Royal est aussi ce qui rassemble de Champaigne et d'Andilly, tous deux affiliés au jansénisme, le premier vit sa fille guérir d'une paralysie au couvent de port Royal (il célèbre l'événement dans son ex-voto, 1662, Louvres); le second s'était fait Solitaire en 1644, retrouvant le silence et la solitude après une série d'épreuves. Ainsi se retirait-il de la Cour mais ne put s'empêcher d'intervenir pendant la Fronde. Il écrira « au désert » un Avis d'Estat à la Reyne sur le gouvernement de la Régence (1649), mazarinade d'ailleurs signée: le Solitaire. Il meurt à Port-Royal-des-Champs à 85 ans.
Également reconnu pour ses talents de traducteur, sa version des Confessions, fait encore aujourd'hui, autorité.

VENDU

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