Œuvres choisies de M. Rousseau,
nouvelle édition.
In12 (132x80mm); 354p., bandeaux, cul-de-lampes, letrines.
Bruxelles, Eugène Henry Fricx, imprimeur de Sa Majesté
1759
Plein veau marbré d'époque, dos à 5 nerfs, caissons joliment ornés aux petits fers, pièce de titre en maroquin rouge, tranches rouges
Première page de garde largement écornée, quelques brunissures éparses sans gravité, coiffe inférieure très usée, plat inférieur légèrement tâché, livre en bonne condition, belle impression.
Jean-Baptiste Rousseau (1670-1741): D'un milieu relativement modeste (son père était un cordonnier fortuné) il fit ses études chez les jésuites et l'on raconte qu'il dissimulait ses origines. Il devient un homme de lettre protégé par Boileau et Saint-Evremond, il fut élu en 1701 à l'Académie des inscriptions et belles lettres. Outre son talent poétique il voulut s'adonner au théâtre ce qui lui attira quelques inimitiés notamment celle de ses camarades du café de la veuve Laurent (où l'on rencontrait Crébillon, Danchet, Saurin, Boidin, Houdar de la Motte et Rousseau lui-même notamment). Pour se venger il laissait traîner des épigrammes moqueurs sous les tables ce qui lui valut d'être exclu de l'établissement.
Candidat à l'Académie française en 1710 il fut battu par Houdar de la Motte et redoubla de férocité dans ses écrits, s'emportant contre des hauts personnages et poussant jusqu'au blasphème. L'on crut d'abord que c'était La Faye qui en était l'auteur, ce-dernier infligea une correction à Rousseau qui porta plainte pour voie de faits. L'autre porta plainte pour diffamation, et Rousseau de se rétracter pour accuser Saurin, témoins à l'appui d'être l'auteur des vers. Arrêté, Saurin démontrera la machination dont il était l'objet et fera condamner Rousseau à une amende de 4000 livres et à un bannissement à perpétuité « comme atteint et convaincu d'avoir composé et distribué les vers impurs, satiriques et diffamatoires. »
Demeure toujours un doute sur le véritable auteur des pamphlets, quoiqu'il en soit Rousseau dut quitter la France, rejoignant la Belgique en 1717. Après des tentatives infructueuses pour être rejugé et réhabilité, revenant pour se faire quelques temps à Paris, il dut définitivement s'installer à Bruxelles où il mourut en 1741.
Le recueil que nous vendons y fut édité 18 ans après par les ateliers du célèbre imprimeur du Roi, Fricx, lui-même étant décédé en 1730.
L'approbation est parisienne, elle est datée de 1738.
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