VIRGILE / DELILLE Jacques
« Rempli de la lecture des Géorgiques de M. Delille, écrivit Voltaire à l'Académie française en mars 1772, je sens tout le prix de la difficulté si heureusement surmontée, et je pense qu'on ne pouvait faire plus d'honneur à Virgile et à la nation. Le poème des Saisons [de Jean-François de Saint-Lambert] et la traduction des Géorgiques me paraissent les deux meilleurs poèmes qui aient honoré la France, après l'Art poétique. » Voltaire
1)Les Géorgiques de Virgile,
traduites en vers français par J. Delille;
avec les notes et les variantes.
Paris, chez L.G. Michaud, imprimeur – libraire, rue des Bons-Enfants, n°34
1818
in18 (131x85mm); 324p. (dont 45p. De préliminaires)
Demi-chagrin, dos plats avec quatre faux nerfs dorés, pièce de titre, faux-titre: « Œuvres de Jacques Delille », ouvrage latin-français
Chagrin légèrement élimé, pages un peu jaunies, quelques brunissures
2)L'Enéide,
traduites en vers français, avec des remarques sur les principales beautés du texte. Par J. Delille
tome premier.
in12; 288p.
1-42: préface
43-76: Livre premier; 77-104: remarques;
105-139: livre deuxième; 140-169: remarques;
170-201: livre troisième; 202-219: remarques;
220-252: livre quatrième; 253-288: remarques
tome second.
In12 ; 325p.
1-2: avis de l'éditeur
Deux volumes (140x85mm), demi-chagrin, avec quatre faux nerfs dorés, pièce de titre, deux frontispices en taille-douce signées De Ferdinand, imprimés par Dion.
Mors et coiffe supérieure usés, pages un peu jaunies, erreur de numérotation p.273 i.e. 325
Paris, Lebigre Frères, libraires, 1834
Joli ensemble de trois petits volumes homogènes, le premier volume de L'Enéide (tout comme les Géorgiques) est abondamment commenté par J. Dellile. L'éditeur précise, en ce qui concerne les 8 derniers chants, que les précédentes éditions abondaient en commentaires mais ils n'étaient pas de Dellile, il fallait les attribuer à MM. Fontanes et Michaud ce dont se gardaient bien de préciser les éditeurs tout comme Delille lui-même qui a, pourrait-on dire fermé les yeux sur le procédé peu scrupuleux de la librairie de son époque. Lebigre, par honnêteté, a tout simplement supprimé l'exégèse du deuxième tome.
Jacques Delille [ou Abbé Delille] (1738-1813) : Sa traduction des Géorgiques (1770) remarquée par Voltaire et Louis Racine provoqua son élection à l'Académie française en 1772, mais, jugé trop jeune il dut attendre 1774 pour faire partie de l'auguste assemblée. Il publiera en 1782, Les jardins, son œuvre la plus célèbre. Élu au collège de France à la chaire de poésie latine, on se délectait alors de ses talents de versificateur comme de lecteur. Les remous de la Révolution le contraignent à l'exil, en Suisse, Allemagne et Angleterre où il continue d'écrire (L'homme des champs, Les trois règnes de la nature...) et de traduire, Le paradis perdu de Milton notamment. Sa postérité sera moins glorieuse, il fut dénigré par les romantiques qui lui reprochaient son manque de créativité, se cantonnant à une poésie descriptive.
Le deuxième volume de l'Enéide, Livre VI, p.57, renferme l'épitaphe qui orne l'entrée des catacombes de Paris: « Arrête! C'est ici l'empire de la mort »
Louis-Gabriel Michaud (1773-1858) [éditeur des Géorgiques]: Fonde en 1797 avec son frère Joseph-François une imprimerie clandestine spécialisée dans les ouvrages religieux et monarchiques, puis il constituera son premier fonds grâce aux écrits de Delille alors exilé à Londres. Les deux frères sont également auteurs de la Biographie universelle, ancienne et morderne.
Querard, 241
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