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lundi 8 mars 2010

[ROUSSELOT], Cri d'un honnête homme, 1769


Recueil factice:


[ROUSSELOT de SURGY, Jacques Philibert]

Cri d'un honnête homme,
qui se croit fondé en droit naturel & divin à représenter à la Législation française les motifs de justice tant Ecclésiastique que Civile, & les vues d'utilité tant Morale que Politique, qui militeroient pour la dissolution du Mariage dans de certaines circonstances donnés.

in-12, 83p., bandeaux, cul-de-lampe

s.l., s.n.,
1769

Jacques Philibert Rousselot de Surgy (Dijon, 1737-1791): Prêteur royal à Landau, puis censeur royal, on lui doit notamment les Mélanges curieux et intéressants en 10 vol (1763-5) principalement consacrés à la culture asiatique et américaine, basés en partie sur les archives d'Etat auxquelles il avait accès.
C'est d'un tout autre sujet dont il s'agit ici, publié anonymement et vendu clandestinement, le Cri d'un honnête homme (1768), dévoile les misères d'un homme trompé. Il épousa une femme dont il découvrit trop tard les mœurs dissolues. En effet, celle-ci avait été abusée par un prêtre alors qu'elle était « encore fille », mais une fois mariée, elle recevait un soldat à son domicile un peu trop fréquemment pour que cela n'éveille des soupçons chez notre malheureux auteurs. Il finit par démasquer le couple illégitime mais ne put se laisser aller à la fureur de son indignation, sa femme étant enceinte. Une fois l'enfant ce sont d'autres soldats qui vont se succède au domicile conjugal, l'infidèle faisant conquête sur conquête éconduisant ensuite ses amants sans ménagement. C'est grâce à cette attitude et au complot vengeur des amants que le mari put accabler une deuxième fois sa femme et la harceler ensuite de reproches afin qu'elle consente à quitter sa maison...
Le propos de ce texte est donc de défendre le droit à la dissolution du mariage, arguments qui s'appuient sur les textes sacrés.
« J'ai montré mon Manuscrit à quelques amis, que je croyais capables d'en juger. Au seul titre la plupart l'ont jugé digne du feu; mais tous m'ont absous après l'avoir lu. » déclare-t-il dans son Avertissement.
Un tel traité s'il pouvait échapper à la censure ne manquerait pas de s'attirer des moqueries, Diderot écrit en décembre 1769, année de la publication de cette seconde édition:
« On nous vend sous le manteau une petite brochure in-12 de quatre-vingts pages, intitulée: Cri d'un honnête homme... Ce cri part d'un pauvre, honnête et loyal cocu, qui nous expose son cas avec beaucoup de franchise: c'est le cas de biens des maris. Sa femme ayant vécu longtemps dans le désordre, il ne s'est pas trouvé une dose suffisante de la vertu la plus nécessaire aux saints, aux maris et aux ânes, et faute de patience il s'est séparé de sa chère moitié et l'a renvoyée à ses parens. » (Correspondance littéraire... de Grimm et de Diderot, T.VI, Furne, 1829, p.317)

Relié avec:

Discours sur l'état actuel de la jurisprudence,
prononcé à l'ouverture des audiences,
par M.***, Avocat Général


in-12, 59p.; bandeau, lettrine

Paris, Simon, imprimeur du Parlement
1768
Edition Originale

Reliure « artisanale » en carton, tranches rouges
Des rousseurs

VENDU

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