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mercredi 3 février 2010

Mittié, Avis au peuple, 1792


MITTIE Jean-Stanislas

Avis au peuple
et Objections contre l'usage du mercure en friction

in-8, 62p.

[Paris], imprimerie Cordier, [24 juin 1792]

Cartonnage moderne vert marbré, très bon état, dos très légèrement insolé. Intérieur frais.

Édition originale, très rare, de cet avis du médecin du roi Stanislas (et petit-neuveu de Massillon) qui, après avoir étudié le rôle du mercure dans la salivation (Etiologie nouvelle de la salivation, Didot, 1777) dénonce les méfaits du traitement pour les maladies vénériennes et en énumère les effets: « sécheresse et chaleur de la peau, l'altération, la douleur et la pesanteur de la tête, un mal-aise universel, la dureté, l'élévation et la fréquence du poulx, la fièvre, l'agitation, l'insomnie, l'éréthisme, le spasme, le tremblement, les convulsions, la fétidité de toutes les excrétions, la chaleur de la bouche, la puanteur de l'haleine, l'engorgement des gencives et des glandes salivales, la décomposition de la salive, l'ébranlement des dents... » (p.15), la liste est longue et va crescendo. Autant d'effets secondaires lui font dire que le remède est pire que le mal.
Après l'Avis au peuple, Mittié a fait réimprimé les Objections contre l'usage du mercure en friction (1780), p.43-62, et relate d'autres traitements absurdes contre la syphilis, ceux notamment prodigués à Liège.
L'autre traitement visé est l'utilisation des dragées Kayser, appelées aussi dragées anti-vénériennes; il en conteste l'efficacité et critique également les effets secondaires, mieux, il est amusant de constater que le débat actuel autour des lobbys pharmaceutiques avait déjà lieu au XVIIIe:
« M. de Choiseuil, ancien ministre, avait rendu une ordonnance, au nom du Roi, par laquelle tout Médecin ou Chirurgien qui n'employeroit point les dragées dans les hôpitaux, serait chassé, IPSO FACTO, et déclaré incapable d'occuper aucune autre place. On pense bien que M. de Choiseuil n'avoit rendu une pareille ordonnance à l'instigation et par les intrigues des Médecins, Chirurgiens, Commis, Entrepreneurs, que Kayser soudoyoit, pour favoriser le débit de ses dragées. » (p.19)

Jean-Stanislas Mittié (1727-1795) se préoccupa également de politique avec un texte ayant pour titre Nécessité de diminuer le nombre de gens d'église & fonte des cloches superflues pour en faire de la monnaie et des canons (Pajot, 1789), il proposa aussi des moyens d'éradiquer la mendicité.
Le présent ouvrage fait également mention de la disparition de La Peyrouse, et du million utilisé pour sa recherche, Mittié regrette qu'on mobilise de tels fonds pour si peu d'hommes et qu'on ne fasse rien pour la santé publique (p.35).

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